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DEIDI von SCHAEWEN
A Berlin, où elle est née en 1941, Deidi von Schaewen a étudié la peinture... et découvert la photographie.
Après Barcelone et New York, elle a choisi de s’installer à Paris en 1974 et voyagé dans le monde entier. Photographe d’architecture, elle accomplit aussi une œuvre personnelle de plasticienne avec une obsession, celle de capter l’éphémère, les témoignages de nos civilisations urbaines et rurales en voie de disparition.
Après les Murs, dès 1961, hautement inspirés par la destruction de sa ville natale, les Echafaudages, à partir de 1966, les Trottoirs du Monde, depuis 1977, elle a enchainé avec les Plantes et les Arbres Sacrés de l’Inde depuis 1990.
MURS : Deidi von Schaewen collectionne fragments, peintures effacées, monuments escamotés. L’œil en alerte, prête à surprendre ce qui bouge dans l’univers de l’inanimé, elle traque les «ready mades » du quotidien. Sensible à l’héritage surréaliste et à l’œuvre de Man Ray auquel elle a consacré un film, elle met en évidence les traces, inscriptions, publicités à demi-effacées, qui enrichissement le décor urbain. Un trait rouge vient parfois cadrer, souligner, son intervention.
ECHAFAUDAGES / WRAPPED UP : Les édifices et les objets bâchés jouent un rôle inattendu dans le décor urbain. Autour du monde, Deidi von Schaewen les repère: voitures bâchés en Egypte, motos ou jeux d’enfant emballés sur les plages de Madras, statues de Berlin à Bombay, monuments masqués dans toutes les capitales. Elle guette les effets de voiles, les couleurs moirées ainsi que les échafaudages de bambou en Asie. Ces immeubles drapés dans une silhouette de toile ou une armure de métal attirent son regard d’artiste. Ceux que le poète André Breton appelle les « monuments à l’irrévélé », ces édifices que bâches et échafaudages dérobent à notre vue, sont ceux que son regard d’artiste nous offre.
TROTTOIRS DU MONDE : Avec cette série sur les sols urbains, de New York à New Delhi, la photographe présente un inventaire des habitudes culturelles de tel ou tel pays en cueillant des indices qui témoignent de la vie d’en haut : signalisations à demi-effacées, empreintes estompées, débris incrustés dans l’asphalte... Reflets dans les flaques d’eau, comme cette fameuse série de cyclistes chinois, ou ces monuments déformés par leur reflet. Une ville à l’envers qui est encore la ville.
HUTTES/ CABANES : Toujours passionnée par l’éphémère et la fragilité de la présence humaine, Deidi von Schaewen à repéré en Afrique et en Asie des huttes de branchages ou des cabanes en tôle dans les déserts de Mauritanie. Des objets trouvés qui témoignent de l’ingéniosité des vivants.
OBJETS PRIS DANS LA GLACE : Transformés par le gel, ces objets, bateaux ou ampoules sur un fil, prennent une nouvelle personnalité.
REFLEXIONS : Elle est fascinée par tout qui se reflète et change de perspective. Au cours d’un premier voyage en Chine, elle a commencé une série de réflexions des gens en bicyclette, des personnages qui passent, des couples qui se promènent et qui n’apparaissent que par leur reflet.
ARBRES SACRES DE l’INDE : Familière depuis longtemps de l’Inde, Deidi von Schaewen dresse un inventaire colossal des rituels religieux et des décors qui s’organisent auprès d’arbres souvent exceptionnels, et qui sont pour elle de véritables installations artistiques. Un livre est en préparation pour rendre compte de la diversité des croyances et des pratiques religieuses, à l’origine de cette expression formelle toujours aussi fascinante.
EDITIONS et EXPOSITIONS : Les photographies et vidéos de Deidi von Schaewen sont exposées ou conservées depuis 1974 dans différents pays. Le livre MURS a été publié dans 6 pays en 1977. Le livre ECHAFAUDAGES, à Paris, chez Hazan, en 1992. Elle a travaillé pour de nombreux architectes et designers comme Peter Harnden, Ricardo Bofill, Jean Nouvel, I.M. Pei, Herb Lubalin, Andrée Putman. Elle a voyagé autour du monde pour des livres publiés chez Taschen : Mondes Imaginaires (1999), Intérieurs de l’Inde (2000), Inside Africa (2004). Elle a travaillé pour de nombreux journaux et magazines : Le Monde, World of Interiors, Elle Deco, AD, Vogue. Elle a réalisé des films pour le Centre Pompidou (Man Ray, 1984) et des vidéos pour le Vitra Design Museum.
Michèle Champenois
EN
In Berlin, where she was born in 1941, Deidi von Schaewen studied painting... and discovered photography. After Barcelona and New York, she chose to settle in Paris in 1974 and traveled the world. As an architectural photographer, she also accomplished a personal work as a visual artist with an obsession to capture the ephemeral, the testimonies of our disappearing urban and rural civilizations. After the Walls, from 1961, highly inspired by the destruction of her native city, the Scaffoldings, from 1966, the Sidewalks of the World, since 1977, she has continued with the Sacred Trees of India since 1990.
WALLS: Deidi von Schaewen collects fragments, erased paintings, retracted monuments. Her eye is alert, ready to surprise what moves in the universe of the inanimate, she tracks down the "ready made" of the everyday world. Sensitive to the surrealist heritage and the work of Man Ray, to whom she dedicated a film, she highlights the traces, inscriptions, half-erased advertisements, which enrich the urban décor. A red line sometimes comes to frame, to underline, her intervention.
ECHAFAUDAGES / WRAPPED UP : Buildings and covered objects play an unexpected role in the urban décor. Around the world, Deidi von Schaewen spots them: covered cars in Egypt, motorcycles or children's games on the beaches of Madras, statues from Berlin to Bombay, masked monuments in all the capitals of Europe. She watches for the effects of veils, moiré colors and bamboo scaffolding in Asia. These buildings draped in a canvas silhouette or a metal armor attract her artist's eye. Those that the poet André Breton called "monuments to the irreverent", these buildings that tarpaulins and scaffolding hide from our view, are those that his artist's eye offers us.
TROTTOIRS OF THE WORLD: With this series on urban floors, from New York to Bombay, the photographer presents an inventory of the cultural habits of this or that country by picking up clues that testify to life from above: half-erased signs, faded footprints, debris embedded in the asphalt... Reflections in puddles, like this famous series of Chinese cyclists, and these monuments distorted by their reflection. An upside down city that is still the city.
HUTTS/ CABINS: Always fascinated by the ephemeral and the fragility of human presence, Deidi von Schaewen has found in Africa and Asia huts made of branches or tin huts in the deserts of Mauritania. Found objects that testify to the ingenuity of the living.
OBJECTS TAKEN IN THE ICE: Transformed by the frost, these objects, boats or light bulbs on a wire, take on a new personality.
REFLECTIONS: She is fascinated by everything that reflects and changes perspective. During a first trip to China, she started a series of reflections of people on bicycles, characters passing by, couples walking around and appearing only through their reflection.
SACRED TREES OF INDIA: A long-time visitor to India, Deidi von Schaewen has compiled a colossal inventory of religious rituals and settings around trees that are often exceptional and, for her, veritable artistic installations. A book is in preparation to give an account of the diversity of religious beliefs and practices, at the origin of this formal and always so fascinating expression.
EDITIONS and EXHIBITIONS: Deidi von Schaewen's photographs and videos have been exhibited or preserved since 1974 in various countries. The book WALLS was published in 6 countries in 1977. The book ECHAFAUDAGES was published in Paris by Hazan in 1992. She has worked for many architects and designers such as Peter Harnden, Ricardo Bofill, Jean Nouvel, I.M. Pei, Herb Lubalin, Andrée Putman. She has traveled around the world for books published by Taschen: Imaginary Worlds (1999), Interiors of India (2000), Inside Africa (2004). She has worked for many newspapers and magazines: Le Monde, World of Interiors, Elle Deco, AD, Vogue. She has directed films for the Centre Pompidou (Man Ray, 1984) and videos for the Vitra Design Museum.
Michèle Champenois